PARLER AU QUOTIDIEN


PARLER AU QUOTIDIEN, c'est d'abord de la radio: une chronique de langue française diffusée plusieurs fois chaque jour sur les ondes de Radio France Internationale depuis 1986. De la radio, donc de l'éphémère. C'est court, quatre minutes, et vite passé. Et on écoute, parfois attentif mais parfois distrait, tantôt tranquille, tantôt dérangé; vous savourez un mot, un autre vous échappe... Il serait vain de le déplorer: la fragilité, ou même l'Incertitude d'une voix qui vient de loin fait tout le charme et toute la force de la radio.

Du charme, certes... De la frustration aussi. C'est pourquoi nous avons décidé de fixer des paroles qui jusque là volaient, et de mettre à la disposition du public trente émissions de PARLER AU QUOTIDIEN, telles qu'elles ont été diffusées.

Ce qui passe à l'antenne s'adresse bien sûr à tous les auditeurs de RFI, alors que ce document est plus précisément destiné à des étrangers qui perfectionnent leur français, e à des professeurs qui l'enseignent.

Pour les apprenants, les cassettes permettront un travail plus approfondi qu'une simple écoute radiophonique: on pourra réécouter, revenir en arrière, mieux saisir une expression incomprise, comparer l'oral et l'écrit...

Quant aux pédagogues, ils trouveront là deux heures de français authentique et détendu, et de nombreux exemples qui pourront servir d'amorce à une foule d'exercices de réemploi ou de maîtrise.

Mais attention, il ne s'agit pas d'une méthode d'apprentissage du français: nous nous adressons à des auditeurs qui parlent déjà couramment notre langue. D'autre part, il n'y a pas de gradation d'une émission à l'autre: la trentième n'est pas plus difficile que la première.

Les différents angles d'attaque que nous avons retenus dans cette sélection sont tout à fait divers:

Les auditeurs de RFI le savent bien, nous ne sommes pas des puristes. Nous ne nous situons pas dans la logique du "Ne dites pas..., dites plutôt...". Par ailleurs, notre propos n'est pas de pourfendre les "mauvais francophones" et leurs erreurs. Alors, quel est-il ce propos, défendre notre langue? Vous brûlez... encore qu'elle ne soit pas si menacée qu'on le craint parfois. Alors l'illustrer? Vous y êtes! Et en même temps la faire comprendre, la mettre en perspective, éclairer ses difficultés.

Doit-on dire: "C'est de ma faute" ou "C'est ma faute"? "C'est DE ma faute" est la formule la plus courante, aujourd'hui la plus "correcte". Il y a deux siècles, c'eût été l'autre.

Doit-on dire un "policier" ou un "flic"? Ça dépend quand, ça dépend où. Ça dépend à qui...

Peut-on dire: "Malgré que j'aie un bouton sur le nez, j'irai au bal avec Fifine"? Ah "malgré que"...! tournure maudite, souvent considérée comme la faute de français par excellence, et pourtant employée par Marcel Proust et André Gide...

Ces deux cassettes s'accompagnent du présent livret. Son but est très précis: donner une transcription aussi exacte que possible de ce qui se dit, afin que vous puissiez vous y reporter, et identifier sans équivoque tout ce que vous entendez. C'est pourquoi vous serez peut-être surpris par les pages qui vont suivre: "Ça, du bon français?" Il ne peut s'agir, bien sûr d'une véritable langue écrite, encore moins d'une langue littéraire.. Ne vous en étonnez pas: ce n'est que l'image fidèle d'un dialogue qui, avec sa vitalité naturelle, cherche à expliquer, à convaincre, à sourire... c'est du français, parlé au quotidien.